Chasse : Son rôle majeur dans la régulation du gibier

La chasse en France ne laisse personne indifférent. Pour certains, elle incarne une tradition séculaire, un lien vivant entre l’homme et la nature. Pour d’autres, elle reste synonyme de controverse, de conflit avec les enjeux de bien-être animal ou de protection de la biodiversité. Au fil des années, les débats se sont intensifiés, entre revendications militantes, prises de position politiques et évolutions sociétales. Pourtant, dans ce tumulte d’opinions, un fait persiste : la chasse joue un rôle fondamental sur nos territoires.

Loin des clichés, la chasse ne se résume pas à une simple activité de loisir. Elle participe activement à la régulation des populations animales, à la préservation des équilibres écologiques et au maintien d’une certaine harmonie entre l’homme et son environnement. Dans un pays où les sangliers provoquent chaque année des milliers de collisions routières, où les cultures sont ravagées par le gibier et où les forêts souffrent de déséquilibres, il est temps de regarder la chasse pour ce qu’elle est aussi : un outil de gestion durable.

Cet article a pour objectif de mettre en lumière 5 bienfaits prouvés de la chasse, souvent ignorés ou mal compris. Une manière de dépasser les polémiques pour poser un regard honnête et constructif sur une pratique ancrée dans la réalité du terrain.

Chiens de chasse à courre en action, avec veneurs en habit rouge lors d’une traque du renard en milieu rural français
La chasse à courre mobilise chiens et veneurs pour la régulation du renard, un gibier dont la surpopulation peut nuire à la biodiversité.

La chasse, un outil de régulation du gibier

Limiter les surpopulations d’espèces

En France, certaines espèces de gibier comme le sanglier, le chevreuil ou le renard ont vu leurs populations exploser en l’absence de régulation naturelle suffisante. La réduction des prédateurs (lynx, loup, etc.), les hivers plus doux, l’agriculture extensive et la présence de monocultures riches en nourriture ont favorisé une reproduction rapide et excessive.

Selon la Fédération Nationale des Chasseurs, la population de sangliers est passée d’environ 30 000 individus abattus annuellement dans les années 1970 à plus de 863 000 sangliers prélevés pour la saison 2023/2024 – un record historique. Cette dynamique concerne aussi d’autres espèces comme le chevreuil ou le renard, qui peuvent provoquer un déséquilibre dans les écosystèmes s’ils ne sont pas gérés.

Le confinement de 2020 a apporté une démonstration concrète : l’arrêt temporaire de la chasse a entraîné une hausse brutale des populations de sangliers dans de nombreuses régions. Dans l’Aveyron, la fédération de chasse a constaté une recrudescence de dégâts agricoles de plus de 30 % l’année suivante. Ce phénomène a confirmé le rôle clé des chasseurs dans la maîtrise des effectifs.

La chasse permet donc de maintenir une densité de population compatible avec les capacités de l’environnement, en remplaçant partiellement le rôle des grands prédateurs disparus ou trop peu nombreux sur notre territoire.

Prévenir les dégâts agricoles et forestiers

Les surpopulations d’animaux sauvages ont un impact direct sur l’agriculture. Les sangliers, par exemple, causent des ravages dans les champs de maïs, blés, vignes ou prairies, retournant le sol à la recherche de nourriture. Les chevreuils et cerfs peuvent quant à eux provoquer d’importants dégâts sur les jeunes pousses forestières et les plantations.

D’après des données communiquées par les chambres d’agriculture, les dégâts agricoles causés par le gibier coûtent en moyenne entre 30 et 50 millions d’euros chaque année. En 2020, ce sont plus de 113 000 hectares de surfaces agricoles qui ont été dégradés, essentiellement par les sangliers.

Champ de maïs ravagé par des sangliers, illustrant les dégâts agricoles causés par la faune sauvage en France
Dégâts au sein d’une exploitation agricole, causés par des sangliers. Une problématique récurrente dans les zones rurales françaises.

La chasse est l’un des seuls moyens efficaces pour limiter ces nuisances. Elle est également associée à des dispositifs de prévention (clôtures, effaroucheurs, plans de chasse coordonnés avec les exploitants). Les chasseurs participent en outre au financement des indemnisations versées aux agriculteurs par le biais des fédérations départementales.

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